Desports Nº

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À dada sur mon minerai

À dada sur mon minerai

La plus riche province de la République démocratique du Congo, le Katanga est aussi le fief de George Forrest. Cet industriel belge y bâtit un empire sur les ruines de la Gécamines, la société nationale d’extraction minière. Omniprésent, il dirige également le Cercle hippique de Lubumbashi. Dans le secteur minier, les choses se déroulent d’ailleurs comme lors d’un jumping : de grandes fortunes étrangères sont invitées à concourir sous les yeux des spectateurs autochtones.

Extrait

Méfiez-vous. Ces clichés d’élégants cavaliers blancs juchés sur de superbes montures pansées par des palefreniers noirs n’appartiennent pas à un fonds d’archives coloniales. Le 30 juin 2010, quelques mois avant l’ouverture du Grand jumping annuel de Lubumbashi, la République démocratique du Congo fêtait le cinquantenaire de son indépendance en grande pompe.

Et bien que le président du Cercle hippique de Lubumbashi soit un riche industriel de nationalité belge, dont l’empire est taillé dans le cuivre du Katanga, gardons-nous bien de tomber dans l’amalgame. L’argent n’a pas de couleur, mais il a une histoire. Or, celle de monsieur Forrest, “vice-roi du Katanga” pour ses contempteurs, est loin d’être monochrome.

Son Cercle équestre est d’ailleurs très ouvert. Personne n’est a priori exclu du grand rassemblement sportif qui y est organisé tous les ans. Difficile en revanche, pour l’immense majorité des Congolais, de passer du côté doré de la barrière. C’est qu’il faut un certain niveau pour participer au Grand Derby et un certain revenu pour espérer y prendre part.