illustrateur
Enki Bilal
Chessboxing

Dans son album Froid Équateur sorti en 1992, Enki Bilal imagine une rencontre mêlant, dans un environnement apocalyptique et fasciste, boxe et échecs. En 2013, Iepe Rubingh, artiste hollandais, a l’idée de donner vie à ette discipline. L’événement, parrainé par Charlotte Rampling, se déroule sur les Champs-Élysées chez Artcurial. C’est à une réflexion autour de ce sport, faisant autant appel au physique qu’à l’intellect et nourrissant l’ambition de devenir discipline olympique, que nous convie ici Anne Nivat.

Extrait

L’actrice Charlotte Rampling et l’artiste auteur de BD Enki Bilal posent devant un mur d’appareils photos crépitant. Tous deux sont vêtus de noir, et le sourire de l’actrice est plus énigmatique que jamais. Au premier étage de l’hôtel particulier du Rond-Point des Champs-Élysées qui abrite la maison de ventes Artcurial, dans un coin d’une pièce, un ring au revêtement noir a été installé. Autour, parquets, dorures, doubles-portes, moulures et hauts plafonds semblent s’être effacés. En son centre, une table d’échecs gît sous une tâche de lumière rouge, mise en valeur comme un objet d’art à un vernissage. On entend quelques notes de piano, ce pourrait être une Gymnopédie d’Erik Satie. Un grand écran diffuse en boucle des images muettes de séances de chessboxing à Krasnoïarsk, en Russie, et d’Enki Bilal à l’une de ses expositions. Un DJ prépare ses platines.