Desports Nº

9

Jeux d’enfants

Cécile Coulon a six ans lorsque Marie-José Pérec fait bomber le torse de la France aux JO d’été d’Atlanta, dix lorsque Marion Jones, à Sydney, subjugue puis scandalise le monde entier, quatorze lorsqu’à Pékin, Michael Phelps jongle avec les limites de la poussée d’Archimède. Car l’été, c’est le moment où l’on “dévore du melon et du jambon devant la télévision”. Et c’est, aussi, le moment où se forme un imaginaire – un imaginaire aux couleurs de l’olympisme, revisité par une romancière attentive au bleu d’un maillot comme aux dépassements des corps.

Extrait

La première fois que j’ai entendu parler des Jeux olympiques, j’avais six ans. Cours préparatoire. 1996. Le midi, je ne mange pas des haricots tièdes et des flans en plastique à la cantine de l’école avec mes petits camarades : ma nourrice vient me chercher, elle nous prépare à manger, à d’autres enfants et moi. De midi et demi à 1 heure et demie, avant de retourner en classe, nous regardons la télévision. Les séries de l’époque, Charles Ingalls et sa famille, mais aussi, quand les programmes changent, les cassettes vidéo enregistrées entassées dans un meuble dans le salon. Parmi elles, un film sur l’histoire de quatre Jamaïcains qui décident de créer la première équipe de bobsleigh et de se mesurer, lors des Jeux olympiques d’hiver, aux champions suisses.