L’État maladif des médias japonais

traducteur
Claude Leblanc
L

À la suite des catastrophes qui ont secoué le Japon ces dernières années, l’intellectuel Uchida Tatsuru s’élève contre le fatalisme qui semble avoir gagné son pays. Selon lui, le désastre ne peut être uniquement imputable à l’arbitraire de la Nature. Le gouvernement et les spécialistes du nucléaire, par leur impréparation, n’ont pu cacher la part laissée à l’improvisation dans la gestion de crise. Mais ils ne sont pas les seuls responsables. Les médias, prisonniers d’une logique mortifère, ont également failli à leur devoir.

Les grands journaux nationaux ne nous informent que de ce qui est “respectable”, “politiquement correct”, “hors de portée de toute critique et de tout reproche de la part de quiconque”; les télévisions et les magazines ne choisissent que des sujets “sans importance”, de ce qui “ne devrait pas être dit” et de ce qui “rend les gens furieux et mal à l’aise”. Leur tâche est “divisée”. Voilà la cause de la dégradation des médias et les responsables des médias ne s’en rendent pas compte.

Le 11 mars 2011, un tsunami géant ravage les côtes japonaises. La ville portuaire d’Ishinomaki n’est pas épargnée. Les journalistes du quotidien local, l’Ishinomaki Hibi Shimbun, dont les rotatives furent détruites, réagissent. L’équipe réalise à la main et placarde sur les murs de la cité en ruine les premières informations.
Ces journaux muraux ici reproduits ainsi que le texte L’État maladif des médias japonais ont paru la première fois en mars 2012 dans le supplément du numéro 18 de Zoom Japon en hommage au quotidien Ishinomaki Hibi Shimbun.
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