New York is Killing Me

traducteur
Laura Brimo Evin
illustrateur
Marrel
New York is Killing Me

Gil Scott-Heron est tenu par les spécialistes comme l’un des pionniers du rap, si ce n’est comme l’inventeur du genre, quand d’autres parlent de lui comme du Black Bob Dylan. Le musicien, romancier et poète américain s’est éteint au printemps 2011, peu de temps après son retour remarqué avec l’album I’m New Here, qui rompait avec de longues années de silence. Alec Wilkinson, du New Yorker, eut alors l’occasion de fréquenter le personnage, le visitant dans son appartement de Harlem. Rencontre.

Scott-Heron se définit lui-même comme un “bluesologiste”. Âgé de soixante et un ans, grand et maigre, il vit à Harlem dans un appartement situé en rez-de-chaussée qu’il ne quitte pas souvent. C’est un espace long et étroit. Un dessus-de-lit vient recouvrir la porte coulissante en verre qui mène au patio, occultant ainsi toute source de lumière et conférant à l’endroit l’aspect d’une cellule de moine, ou d’une cave. Un jour où je le croyais sorti, j’ai appelé chez lui pour laisser un message. Il a répondu en disant : “Je suis là. Où est-ce qu’un homme des cavernes pourrait être, si ce n’est dans sa caverne ?”

New York is killing me” a été traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Brimo Evin. Il a paru pour la première fois dans le New Yorker en août 2010. © 2010, Alec Wilkinson, used by permission of The Wylie Agency (UK) Limited