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Yann Kebbi

Quand les mineurs de San José, au Chili, pénètrent la montagne transformée en nid d’abeilles pour rejoindre leur galerie et accomplir leur pénible labeur, ils ont conscience de braver la mort. Suite au gigantesque éboulement survenu en août 2010, trente-trois d’entre eux se retrouvent prisonniers des entrailles de la terre. Retenus soixante-neuf jours au cœur des ténèbres, après d’extrêmes privations et des moments d’intense désespoir, tous en sortiront vivants. L’écrivain Héctor Tobar a recueilli leurs témoignages.

La mine de San José se trouve à l’intérieur d’une montagne arrondie, rocheuse et aride du désert d’Atacama, au Chili. Environ une fois tous les douze ans, une tempête balaye le désert et déverse des torrents de pluie. La poussière se transforme alors en une boue aussi épaisse que du ciment frais.

Charles Darwin a brièvement traversé cette partie de l’Atacama en 1835. Dans son journal, il décrit le désert comme “un obstacle bien pire que l’océan le plus déchaîné”.

Au cœur de ce désert, les mineurs sont la seule forme de vie palpable. En bus ou en camion, ils voyagent vers les montagnes où est enfoui de l’or, du cuivre et du fer. Ils viennent de tout le Chili.

Sixty-nine days a été traduit de l’anglais (États-Unis) par Etienne Millen. Le texte a paru pour la première fois dans le New Yorker en juillet 2014. © Héctor Tobar, 2014