Desports Nº

8

Les mystères d’une légende (de judo)

Sugata Sanshiro de Kurosawa fut pour Thierry Frémaux comme un signe d’élec- tion. À l’époque jeune judoka assidu et cinéphile passionné, il vit dans ce film alors presque inaccessible une prédestination. Il en était le spectateur élu. Il remonte ici les fils d’un mystère cinématographique, celui d’un film qui narre les origines du judo, son affirmation contre le jiu-jitsu, sa charge philosophique, sa puissance esthé- tique et narrative. Bref, les mystères d’une passion.

Extrait

Je débute par une confession : avec le cinéma, le judo fut ma deuxième passion de jeunesse et, comme l’enfance surgis- sant avant l’adolescence, chronologiquement la première. Les deux m’ont appris à vivre. À l’âge de dix-huit ans, lorsque je commençais à m’enfermer dans les cinémas de Lyon autant que je le faisais dans les dojos depuis plusieurs années, je compris qu’une existence réduite à la surface des tatamis ou à celle des écrans me conviendrait tout à fait.